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Mobilier minimaliste, effet maximal

Dustin Kroft a vendu son entreprise fructueuse, au chiffre d’affaires de plusieurs millions de dollars, pour suivre sa véritable passion. Près de 10 ans plus tard, il n’a aucun regret.

Kroft Collage

Suivi par plus de 20 000 personnes sur Instagram, KROFT est constamment mentionné dans les publications de clientes et clients du monde entier, qui se réjouissent à l’idée de faire part de leur dernier achat. L’entreprise torontoise fabrique tous les composants de sa collection de tablettes et de rangement selon un style unique et distinct. En effet, chaque article est personnellement conçu par le propriétaire, Dustin Kroft, dont les tâches quotidiennes étaient très différentes de celles qu'il exécute en ce moment. Avant de fonder KROFT, Dustin a créé RentaSon, entreprise de déménagement prospère qui a vu le jour alors qu’il étudiait à l’université et qui est devenue l’un des déménageurs les plus importants du Sud de l’Ontario. Aujourd’hui, il travaille avec une équipe tissée serrée de cinq personnes dont l’objectif est de concevoir avec soin une petite quantité d’articles pour les foyers et les entreprises à l'intention des membres de sa fidèle communauté sans cesse croissante. 

Rogers Affaires : Comment avez-vous commencé? 

Dustin : J’ai fondé une entreprise avec des amis lorsque j’étais à l’université. Par une journée d’été, alors que nous faisions du jardinage, nous avons eu l’idée de créer une entreprise qui s’appellerait RentaSon. Comme son nom l’indique, RentaSon offre aux gens la possibilité d’embaucher de jeunes hommes en bonne forme physique pour les aider à déplacer des objets dans leur maison. À la fin de mes études, j’ai suivi un parcours non linéaire, mais qui m’a ramené à RentaSon en 2003. J’ai fait grandir l’entreprise pendant 11 ans, puis l’ai vendue en 2014 en raison d’un inconfort grandissant à l’égard de mon travail. Je me sentais déconnecté de ce que je faisais, qui ne laissait aucune place pour la créativité. 

J’ai toujours rêvé de fabriquer des meubles. Toute ma vie, je me suis intéressé à la conception. Puisque j’étais dans le processus de vente de RentaSon, j’ai décidé de suivre les soirs un cours de menuiserie comme passe-temps. 

C’est juste avant de conclure la vente que j’ai choisi de me tourner vers l’industrie du meuble. 

Rogers Affaires : Vous avez quitté une entreprise très prospère et bien établie pour vous plonger dans l'inconnu le plus total. Comment les gens ont-ils réagi? 

Dustin : Notre entreprise faisait certainement tourner les têtes. Après tout, nous avions acquis une excellente réputation. Par contre, il nous a fallu beaucoup de travail pour y parvenir. La décision de vendre l’entreprise s’est avérée déroutante pour moi également, car cela ne faisait que quelques années que nous avions atteint notre erre d'aller. Mais mon instinct me disait que quelque chose ne tournait pas rond. Même si je ne savais pas quoi en penser au début, j’ai fini par me rendre compte que je devais passer à autre chose. Je pense que la véritable leçon que j’ai tirée de tout cela est qu’il ne me serait jamais possible d’être motivé par l’appât du gain. J’avais besoin de retirer quelque chose de plus profond et de plus significatif de mon travail. 

Rogers Affaires : Vous n’avez ni magasin ni salle d’exposition. Pourquoi donc? 

Dustin : Ma dernière entreprise m’a bien appris l’art du marketing en ligne. Ainsi, dès mon premier plan d’affaires, nous cherchions à traiter directement avec le consommateur. 

Le commerce en ligne avait déjà grandement évolué à ce moment-là, et je croyais être en mesure d’offrir une expérience client individuelle plus enrichissante et connectée. 

Ce type d’expérience client était au premier plan de notre mission et nous a certainement aidés à ne pas opter pour la vente en magasin. 

De plus, j’ai toujours eu à cœur d’offrir une valeur optimale, et l’élimination des intermédiaires a contribué à la démocratisation de notre gamme de produits. 

Rogers Affaires : Était-ce difficile de trouver du personnel? 

Dustin : Oui, c’est le cas en permanence, mais particulièrement dans ce secteur d’activité. Je crois que peu de gens terminent des programmes de menuiserie en Ontario, alors il peut être difficile de trouver des personnes aptes à faire le travail. 

Nous avons remédié à cette situation en nous dotant d’une infrastructure et de processus très solides ainsi que d’une chaîne d’approvisionnement plus robuste. 

Cependant, certains des défis en matière de capital humain auxquels nous nous sommes heurtés se sont révélés bénéfiques. Je conçois maintenant tout ce qui fait partie de notre collection parce que nous n’avons pas pu trouver une conceptrice ou un concepteur approprié lors de nos débuts. Cette situation m’a forcé à occuper ce rôle même si je doutais de mes capacités. Le syndrome de l’imposteur était bel et bien présent au départ, mais franchir cette première étape est toujours la chose la plus importante à faire pour accomplir quoi que ce soit. 

Rogers Affaires : Comment êtes-vous parvenu à obtenir d’excellents commentaires en ligne? 

Dustin : Je pense que cela est attribuable au fait que notre équipe est toujours prête à mettre les bouchées doubles. Nous avons le souci du détail, et je crois que les gens, qui s’attendent à des produits de bonne qualité de notre part, sont toujours agréablement surpris lorsqu’ils reçoivent leur commande. 

 J’ai aussi travaillé en service à la clientèle par le passé. C’est la raison pour laquelle notre équipe cherche à offrir un service à la hauteur des produits que nous offrons. 

Rogers Affaires : Quand avez-vous su que KROFT était un succès? 

Dustin : Notre notoriété a pris beaucoup de temps à prendre racine, mais je pense que nous avons tout de même vécu quelques petits succès en cours de route. Nous n’avons pas connu le succès financier avant quatre ans, mais nous avons célébré beaucoup de petites victoires à mesure que l’entreprise prenait forme et grossissait. 

 Nous avons dû nous réorienter à quelques reprises au cours des premières années, mais nous avons finalement atteint notre vitesse de croisière lorsque nous avons conçu et mis en vente notre table de nuit flottante. Je dirais qu’il s’agit de notre premier véritable produit de consommation ayant connu un véritable succès international. C’est à partir de ce moment-là que nous avons vraiment eu l’impression d’être sur la bonne voie en voyant que des gens du monde entier passaient des commandes. 

Rogers Affaires : Comptez-vous étendre les activités de l’entreprise dans l’avenir? 

Dustin : Notre entreprise croît toujours lentement. Toutefois, sa croissance financière n’est probablement que la conséquence des initiatives que nous entreprenons. Nous ne pensons pas en fonction de la croissance du chiffre d’affaires. Nous pensons en fonction de la clientèle, pour laquelle nous créons des produits afin de trouver solution à ses problèmes ou d’ajouter de la valeur à sa vie de nouvelles manières. Selon nous, la croissance consiste à nous doter davantage d’infrastructures et à nous améliorer sur tous les plans. L’expansion vers de nouveaux marchés est un projet stimulant, mais seulement en raison de la joie que nous procure la vente de meubles aux quatre coins du monde. Je crois que tous ces éléments mènent au bout du compte à une croissance du chiffre d’affaires, mais penser en fonction de la croissance financière n’est jamais LA stratégie que nous poursuivons. 

Rogers Affaires : Où pouvons-nous vous trouver en ligne? 

Site Web : https://kroft.co/