Une version torontoise du poulet frit épicé de Nashville
Le restaurant Chica’s Chicken de Toronto fait honneur à l’hospitalité légendaire du Sud
Grands amateurs du poulet frit épicé de Nashville, Carolyn et son mari, Matthew, trouvaient que cette spécialité du sud des États-Unis n’était pas encore bien connue à Toronto. Après avoir fait quelques voyages dans le Tennessee, le couple a eu l’idée de faire découvrir le charme du Sud et la saveur épicée du poulet frit chez eux. Tout en continuant à travailler à temps plein, ils ont d’abord créé leurs propres épices et recettes, puis rénové leur premier local dans le quartier Junction à Toronto avant de quitter leur emploi et de se lancer dans cette aventure à part entière. Depuis, Chica’s Chicken a gagné en popularité et en réputation, et a même obtenu un Bib Gourmand du Guide Michelin en 2022. Nous avons parlé à Carolyn de ce qui distingue son entreprise des autres, ainsi que de ce qu’elle compte réaliser à l’avenir avec son unique mélange de saveurs et de service à la clientèle.
Rogers Affaires : Parlez-nous un peu de votre entreprise.
Carolyn : Nous sommes un restaurant de type service rapide et nous sommes spécialisés dans le poulet frit de Nashville. Nous proposons un menu très simple, composé de poulet frit et d’accompagnements. Nous offrons différentes variantes de poulet frit, notamment des sandwichs, des morceaux de poulet avec os, des morceaux de poulet sans os et des ailes, mais nous sommes surtout connus pour nos sandwichs au poulet frit. Le restaurant a ouvert ses portes il y a près de cinq ans à Toronto, et Matt et moi en sommes les propriétaires. Il est le créateur de toutes les recettes du menu ; tout est fait sur place tous les matins, aussi bien les mélanges d’épices que les sauces et les accompagnements. Nous sommes très impliqués dans le restaurant. C’est lui qui s’occupe de la préparation et de la cuisine, et nous travaillons tous les deux dans le restaurant pendant les heures d’ouverture, pour pouvoir côtoyer la clientèle. Nous avons une très petite équipe de cinq employés et la plupart d’entre eux sont avec nous depuis très longtemps. Nous avons aussi de très bonnes relations avec notre clientèle, qui, en grande partie, nous connaît depuis le début. La communauté de Junction, où nous sommes situés, est très soudée.
Rogers Affaires : Qui ou quoi a inspiré le nom de votre entreprise?
Carolyn : Le restaurant porte le nom de notre chien, Chica. Beaucoup de clients venaient nous voir et demandaient : « Qui est Chica? » C’est en fait notre ancienne chienne. C’était un labrador jaune que nous avons adopté en Israël, une chienne abandonnée. C’était notre animal préféré, alors le restaurant a été nommé en son honneur et le nom est resté. Nous trouvions ce nom très beau et il avait une grande signification pour nous.
Rogers Affaires : Comment vous est venue l’idée de votre petite entreprise?
Carolyn : Matt est allé plusieurs fois à Nashville. Il a toujours été intéressé par la scène culinaire de cette ville, notamment par le traditionnel poulet frit. Nous avons remarqué qu’il n’y en avait pas à Toronto à l’époque et nous avons pensé que c’était quelque chose qui marcherait très bien. À Nashville, ces restaurants de poulet sont tous des entreprises familiales qui ne mettent pas trop l’accent sur le décor, mais plutôt sur la nourriture et la simplicité. Nous ne sommes pas du genre à vouloir ouvrir un restaurant gastronomique, alors Chica’s est quelque chose qui correspond à nos personnalités. Après quelques séjours à Nashville, nous avons commencé à parler de créer une entreprise et nous nous sommes investis dans ce projet. Matt a travaillé pendant près de deux ans à faire lui-même tous les mélanges d’épices, mais Chica’s ne reproduit pas exactement un restaurant de Nashville. C’est très différent de ce qui se fait à Nashville, en matière d’épices utilisées, de niveaux de piquant, etc. C’est notre propre version de poulet épicé de Nashville.
Rogers Affaires : Comment avez-vous fait pour que votre entreprise passe du rêve à la réalité?
Carolyn : Matt travaille dans l’industrie culinaire. C’est ce qu’il a étudié à l’école et il a travaillé dans différents pays en tant que chef. Je travaillais dans le domaine du marketing et d’événementiel lorsqu’il a eu l’idée du restaurant, un projet qui l’a vraiment enthousiasmé. Je n’ai jamais eu envie de faire du neuf à cinq ; c’est quelque chose que je faisais depuis longtemps déjà, mais il me semblait que je n’étais pas là où il fallait que je sois. Matt et moi travaillions très bien en équipe, donc nous avons uni nos forces – j’ai quitté mon emploi et il a quitté le sien. Nous avons rassemblé toutes nos économies et les avons investies dans notre entreprise au cours des deux années précédant l’ouverture de Chica’s en mai 2018.
Rogers Affaires : Comment avez-vous choisi votre emplacement actuel?
Carolyn : Nous adorons le quartier Junction. Nous avons grandi à Etobicoke, qui n’est pas très loin. Nous trouvions qu’il y avait un esprit de communauté très fort ; en tant que nouveau restaurant, le bouche-à-oreille et les communautés tissées serrées favorisent le succès de l’entreprise. Il y a beaucoup de pages sur les réseaux sociaux pour les différentes collectivités, où les gens partagent les restaurants du quartier avec les autres. Le résident de l’immeuble en face de chez nous est venu essayer nos plats, et nous avons constaté que des habitants du même immeuble nous disaient : « Hé, j’ai entendu parler de vous. Je discutais avec quelqu’un dans l’ascenseur. » C’est une communauté vraiment formidable où tout le monde veille les uns sur les autres.
Rogers Affaires : Quelle a été la plus grande leçon que vous avez apprise en tant que propriétaire de petite entreprise?
Carolyn : La gestion du temps. Au moment où nous avons ouvert le restaurant à Junction, nous avons accueilli notre premier enfant – là nous en avons deux. La gestion du temps et l’équilibre ont été des leçons importantes que nous avons été obligés d’apprendre. Nous tenons à passer suffisamment de temps en famille, mais aussi à ce que le restaurant reçoive toute l’attention dont il a besoin. Pour nous, il est important d’être présents au restaurant pour parler à notre clientèle et savoir ce qu’elle a à dire. Nous voulions que le restaurant reflète l’hospitalité du Sud ; Nous considérons Le Chica’s comme notre maison, et si quelqu’un entrait dans votre maison, vous l’accueilleriez. Nous avons eu beaucoup de chance avec notre personnel, car tout le monde s’entend très bien avec la clientèle et est toujours là pour discuter avec elle.
Rogers Affaires : Qui ou quoi a été votre plus grande source de soutien lorsque vous avez commencé?
Carolyn : Notre famille, des deux côtés, a été notre plus grande source d’inspiration. Au début, nous n’avions pas beaucoup de ressources financières, alors nous avons fait toutes les rénovations nous-mêmes. L’endroit n’était pas dans le meilleur état. Nous étions encore dans nos emplois respectifs, alors tous les jours après le travail, nous nous rendions chez Chica’s pour travailler quelques heures le soir. Nous faisions de la peinture, refaisions les planchers, le plafond et tout le reste. Notre famille nous donnait aussi un coup de main après le travail. Encore aujourd’hui, ils nous aident beaucoup, surtout avec nos enfants. La gestion d’un restaurant peut être imprévisible ; le personnel peut tomber malade, ou un imprévu peut survenir. Nous devons toujours faire des allers-retours au Chica’s, alors notre famille est toujours là pour nous aider en prenant soin des enfants à la dernière minute. Nous pouvons compter sur leur soutien depuis le tout début.
Rogers Affaires : Comment avez-vous fait ou faites-vous connaître votre entreprise?
Carolyn : Instagram est probablement l’outil que nous utilisons le plus. Je pense que nous avons un peu plus de 14 000 abonnés sur Instagram, donc cela a été très utile pour faire connaître Chica’s. Nous publions quotidiennement des actualités, des promotions et des concours pour notre clientèle afin de lui exprimer notre reconnaissance.
Rogers Affaires : Quel est votre produit ou service le plus populaire? Dites-nous-en un peu plus à son sujet.
Carolyn : Notre produit le plus populaire est de loin le sandwich au poulet frit, plus précisément le sandwich OG. L’OG est assaisonné d’un mélange d’épices et chacun peut choisir son niveau de piquant ; c’est le plat le plus populaire de notre menu depuis l’ouverture du restaurant.
Rogers Affaires : Quelle est votre vision d’avenir pour l’entreprise?
Carolyn : La croissance. Nous venons d’ouvrir un autre établissement à Annex, à l’angle de Bloor et Bathurst. Notre marque est bien établie à Junction et nous aimerions maintenant poursuivre notre expansion à Toronto. L’Annex est un autre quartier formidable de la ville, et l’université de Toronto se trouve à proximité, nous sommes donc ravis d’y avoir ouvert un Chica’s Chicken. Le quartier a beaucoup changé, dans le bon sens du terme ; il y a beaucoup de bons restaurants et de bars dans les environs. Nous espérons que les gens viendront manger et boire une bière avec nous, puis qu’ils passeront une bonne soirée dans le quartier.
Rogers Affaires : Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui cherche à se lancer en affaires?
Carolyn : Planifiez votre projet. Matt et moi avons créé un plan d’affaires avant d’ouvrir afin de pouvoir tout chiffrer et d’avoir une idée claire de nos objectifs pour les cinq premières années de l’entreprise. Le conseil que je donnerais aux entrepreneurs serait de planifier plutôt que de simplement se lancer et de prendre des risques, car il y a beaucoup de risques, surtout dans le secteur de la restauration après la COVID-19. En général, le fait de créer une entreprise comporte beaucoup de risques, alors la meilleure façon de procéder est de tout planifier et de se fixer des objectifs.
Rogers Affaires : Quel est le plus grand défi auquel vous avez été confronté en tant que propriétaire d’une petite entreprise et comment l’avez-vous surmonté?
Carolyn : La pandémie a probablement été le plus grand défi pour nous. Elle était tellement inattendue et les choses ont évolué très rapidement. Avec toutes les fermetures d’entreprises et les imprévus à répétition, il a été très difficile de planifier nos activités. Nous n’avons pas licencié de personnel, car il était très important pour nous que nos employés ne perdent pas leur emploi. Nous avons été contraints de réduire leurs heures de travail, mais nous avons fait de notre mieux pour que tout le monde soit en sécurité à la fin de la journée. J’étais également enceinte de notre deuxième enfant à l’époque, il était donc difficile de veiller à la sécurité de chacun, à la sécurité de l’emploi et à la possibilité de rester ouvert en même temps. Nous avons essayé de trouver des solutions créatives en proposant différents plats à emporter et en cherchant à nous adapter. Nous avons eu de la chance, étant une entreprise de plats à emporter, nous sommes restés très occupés. Nous en sommes très reconnaissants, mais nous avons quand même dû fermer pendant quelques semaines.
Rogers Affaires : Quelle est la plus grande récompense que vous ayez reçue en tant que propriétaire d’une petite entreprise?
Carolyn : La reconnaissance, de différentes manières, a été la plus grande récompense pour nous. La plus grande reconnaissance que nous ayons reçue a été l’obtention d’un prix Michelin en septembre 2022. Cette récompense est arrivée après cinq ans d’activité ; après tant de temps et de travail, obtenir une telle reconnaissance était très important pour nous. En tant que restaurant à service rapide, le fait d’être reconnu par Michelin a été pour nous une énorme réussite. Même les plus petites reconnaissances, comme le fait de voir les commentaires que notre clientèle publie à notre sujet, sont très valorisantes pour nous.
Rogers Affaires : Si votre entreprise avait un ingrédient secret, quel serait-il?
Carolyn : Je pense que notre ingrédient secret est le cadre accueillant que nous offrons. Nous avons toujours une musique forte et entraînante, et nous voulons que notre clientèle se sente à l’aise. C’est un restaurant à concept ouvert, la cuisine n’est donc pas à l’arrière ; la clientèle peut voir tout ce qui se passe, comme la préparation et la cuisson du poulet. Nous aimons cette atmosphère, car nous voulons que la clientèle puisse voir la préparation des plats et que les gens se sentent à l’aise pour venir nous parler. S’ils veulent personnaliser quelque chose dans leur commande, nous sommes heureux de le faire.
Rogers Affaires : Quelle est la chose que tout le monde devrait savoir sur votre entreprise?
Carolyn : Tout le monde doit savoir que nous sommes honnêtes quant à la qualité de nos aliments. Nous ne prenons pas de raccourcis. S’il y a un problème dans le restaurant, nous sommes honnêtes sur ce qui se passe pour que notre clientèle le sache, et nous sommes honnêtes sur le temps d’attente – nous ne voulons pas mentir à ce sujet. Nous communiquons toujours avec la clientèle ; je pense que l’honnêteté et la communication sont essentielles.
Rogers Affaires : Où pouvons-nous trouver votre entreprise en ligne ?
Instagram : @chicas.chicken
Facebook : Chica’s Chicken
Site Web : www.chicaschicken.net