Une approche de transport collectif axée sur les passager·ères
Alors que les exploitants de services de transport en commun subissent des pertes de revenus post-pandémiques, il est plus important que jamais pour les municipalités de trouver des façons d’augmenter leur nombre de passagers et passagères, et de les fidéliser.
Quoi de plus frustrant que d’attendre son autobus à un arrêt sans savoir quand le prochain arrivera? Même si l’horaire des circuits est normalement publié, des facteurs tels que les conditions météorologiques, la circulation et même l’achalandage du service peuvent grandement influer sur les heures d’arrivée. Cette incertitude est un inconvénient majeur du transport en commun, et menace depuis longtemps son succès et sa viabilité – et c’est de pis en pis.
Évidemment, le tournant majeur pour les transports en commun est survenu avec la pandémie de COVID-19, qui a changé les habitudes de déplacement du tout au tout. Un déclin de l’achalandage a vu les revenus dans tout le pays chuter de plus de 180 millions de dollars en un seul mois au plus fort de la pandémie en avril 2020. Même à l’heure actuelle, les revenus tirés du transport collectif et le nombre de passagers et passagères sont à peine la moitié de ce qu’ils étaient habituellement au début 2020. Cela est particulièrement inquiétant, car de nombreux exploitants dépendent grandement des revenus de vente de titres de transport. Par exemple, à la TTC, le système de transport en commun de Toronto, les revenus liés au transport des passagers et passagères représentent plus de 60 % du budget.
La montée du covoiturage : quel est le montant des revenus en jeu?
Même si les lieux publics ont rouvert partout au pays, les services de transport collectif ont toujours du mal à gérer les coûts et à satisfaire les attentes changeantes des usagers et usagères. De plus en plus, même si les passagères et passagers potentiels se déplacent dans la même ville, ils optent pour un service de covoiturage plutôt que pour un autobus public. En une seule année, la TTC a perdu 74 millions de dollars aux mains d’Uber et de Lyft, malgré le fait que le prix minimal d’une course Uber est de 7 $, ce qui représente souvent le double d’un billet de transport.
Vous pensez que le problème se résume aux retards des autobus? Eh bien non!
Il est facile d’attribuer le déclin de l’achalandage aux retards des véhicules ou aux longs temps de trajet. Et bien que le transport en commun puisse être imprévisible, il est soumis aux mêmes incertitudes que les voitures sur la route, incluant celles qui offrent des services de covoiturage ou de livraison. La différence majeure? Les applis donnent des mises à jour à chaque étape et signalent l’arrivée du véhicule en temps réel, alors que la plupart des arrêts d’autobus ne fournissent aucune donnée. Cela cause donc de la frustration, que le retard soit de 2 ou de 20 minutes.
En effet, le plus grand changement chez la clientèle, toutes industries confondues, est le niveau d’attentes. En raison du plus grand nombre de données disponibles, les consommatrices et consommateurs sont habitués à avoir de l’information à la minute et à profiter d’une expérience personnalisée pour tous les aspects de leurs transactions.
Comment les exploitants de services de transport collectif peuvent composer avec des attentes croissantes et des budgets de plus en plus serrés
Les temps sont difficiles pour les sociétés de transport collectif de toutes les municipalités. Il fut un temps où les budgets pouvaient être toujours augmentés. Mais maintenant, les pertes financières continues engendrées par la pandémie rendent tout investissement plus difficile que jamais. En même temps, une immense pression s’exerce pour faire augmenter l’achalandage, car le modèle actuel devient de moins en moins viable, même avec le financement gouvernemental additionnel.
Comme pour tout service municipal, les sociétés de transport doivent convaincre la clientèle d’adopter ce service. Cela ne veut pas dire qu’il faut du jour au lendemain investir des fonds importants pour créer une appli à la fine pointe de la technologie ou repenser le système en entier. De petits changements peuvent faire toute la différence.
Données en temps réel : donner aux passager·ères le contrôle de leur itinéraire
BusPas, une entreprise de développement de la mobilité basée à Montréal, est à l’avant-garde de l’innovation en matière de solutions de transport collectif simples, faciles à implanter et substantielles. La plupart de ses services reposent sur des données mises à jour. Grâce à un arrêt d’autobus connecté, les passagers et passagères peuvent non seulement consulter les temps d’attente, mais également le taux d’occupation du prochain véhicule ainsi que le nombre de personnes à l’arrêt. Ces informations en temps réel sont également transmises à l’agence de transport, ce qui aide à optimiser les opérations sans devoir avoir recours à des sondages manuels.
Que réserve l’avenir au transport collectif?
Avoir un système de transport collectif accessible et pratique est une priorité pour tous les paliers de gouvernement. Même s’il y a un engagement à soutenir les municipalités aux prises avec de plus faibles niveaux de revenus, on s’attend également à ce que les sociétés de transport utilisent le financement pour mettre sur pied des initiatives qui amélioreront et moderniseront le système de transport de la ville et encourageront son adoption. Il est temps d’attirer de nouveau les passagers et passagères, avant de les perdre pour toujours.
Pour découvrir les solutions de transport en commun, visitez notre portail sur la gestion de parcs de véhicules. Pour en savoir plus sur le rôle que joue la technologie intelligente dans le transport en commun, lisez notre entrevue avec Pierre Bourbonnière, expert en transport collectif.